16 Juin Fabrication d’une scie à ruban (plan de Matthias WANDEL)
Fabrication d’une scie à ruban (plan Matthias WANDEL)
Ça fait bien longtemps qu’un billet n’avait pas été publié ici et pour cause j’ai pas mal travaillé à l’atelier… Je vais vous montrer avec une « petite » série de photos comment j’ai réussi à fabriquer une scie à ruban. Pour commencer, j’ai acheté les plans à Mr.Matthias WANDEL pour 21 dollars (15€ à peu près), vous trouverez la page ici.
Ce n’est vraiment pas évident de construire une telle machine avec aussi si peu d’outil et surtout comme le dit si bien Matthias:
le meilleur outil pour construire cette scie à ruban et une autre scie à ruban
Alors c’est vraie qu’elle n’est pas parfaite, elle vibre un peu, mais elle coupe droit, même dans du bois dur. J’ai voulu construire cette scie à ruban pour plusieurs raisons:
- Financière: pour une scie à ruban équivalente (puissance, hauteur et largeur de coupe) il faut compter dans les 1500€… quand même!! Alors que là, seulement 1/10 du prix.
- Défi: c’est ma première vrai grosse fabrication, la plus complexe.
- Personnalisation: avec cette scie, je sais que je pourrai modifier le plateau pour utiliser mes serre-joints Festool, me faire mon guide parallèle ou guide perpendiculaire…
Elle m’a coûté 145€, en voici les détails:
– bois, 25€
– quincaillerie, 10€
– colle 5€
– moteur, 10€ (dans un vide grenier)
– condensateur, 17€
– roulements à billes, 10€
– chambre à air, 2x 6€
– lame, 15€
– courroie, 12€
– tube de fer, 10€
– interrupteur, 4€
– vernis & peinture, 15€
– et beaucoup, beaucoup de temps…
Au moment où j’écris cet article, cela fait presque 2 mois que je l’utilise et j’en suis plus que content. Comme je dis souvent, elle ouvre de nouvelles possibilités de sciage, un nouveau monde !!
Grâce à cette première photo, vous pouvez comprendre le principe de fabrication du cadre, à savoir le collage de plusieurs couches de planches de bois appelé lamellé-collé. Ici c’est du parquet déclassé en pin à environ 7€/m² (il en faut 3m² environ). Je n’ai pas réussi à trouver du 19mm d’épaisseur donc là c’est du 22mm. Par contre, il m’a fallu beaucoup de colle et de serre-joints.
Réalisés en contre-plaqué, les 2 volants ont un diamètre de 40cm et une épaisseur de 35mm. Les 4 trous font partie du procédé de collage, c’est pour faire passer les serre-joints, mais aussi pour alléger le volant lui-même, ça réduit l’inertie.
Rien de bien compliqué ici sauf qu’il faut beaucoup beaucoup de serre-joints. Pour arriver à 35mm d’épaisseur, j’ai utilisé trois couches de contre-plaqué, une de 15m et deux de 10mm. À ce stade de la fabrication, il n’est pas nécessaire d’aligner parfaitement les différentes couches, car elles seront reprises plus tard. Vous savez, je pense avoir appris et compris quelques petites choses avec la fabrication d’une telle machine et l’une d’entre elles et qu’
il est quasi impossible d’être précis tout le temps, il faut donc savoir l’être au bon moment
et savoir ne pas l’être quand ce n’est pas nécessaire. Peut-être êtes-vous comme moi, à ne jamais être satisfait de votre travail, à vous dire que vous auriez pu faire mieux… Mais avec cette petite règle, paradoxalement le fait d’être moins minutieux à certains moments vous permettra de l’être encore plus sur l’ensemble du projet.
Cette pièce fait partie du support volant supérieur. En gros, l’axe du volant est maintenu dans une autre pièce à l’intérieur de celle-ci. La pièce en photo coulisse verticalement pour régler la tension de la lame. Toutes les pièces maîtresses de la scie sont en frêne dur. N’ayant eu que du pin jusqu’alors, le passage au frêne fut une véritable épreuve. C’est un bois qui est extrêmement dense, au même niveau que chêne/acacia/hêtre/érable. Petit bonus: il est vraiment beau une fois poncé.
Bon, c’est une première vidéo, mais on voit bien le principe, et surtout, que les volants tiennent 😉 C’est ici une étape obligatoire, il faut former un sommet. Grâce à cette forme sur les deux volants, la lame se recentre toute seule. Vous trouverez l’explication ici.
Je voulais appeler cette section « Montage », mais en réalité se fût plutôt « Montage / Démontage / Montage / Démontage »… Vous vous doutez bien, avec autant de pièces, il faut que tout soit ajusté au poil! Le plus long a été d’aligner les 2 volants, ils doivent être coplanaires.
La seule modification que j’ai apportée est l’ouverture du carter supérieur, car cela me permet de « lancer » ma scie à la main. Mon moteur est à l’origine un 380v que j’ai passé en 220v et dans certains cas (en fonction de l’architecture du moteur) il arrive que le couple au démarrage en soit réduit. Dans mon cas, il est tellement réduit que je peux bloquer l’arbre moteur à la main. Je trouve que c’est une sécurité supplémentaire, car si j’appuie par erreur sur l’interrupteur, le moteur cale et la scie ne peut pas tourner.
Vous aurez reconnu sur la photo, j’ai acheté une boîte d’encastrement que l’on met dans les cloisons, j’y ai fait le cache autour.
Pour le branchement du 220v, j’ai repris l’idée de Festool avec leur système plug-it. J’ai simplement utilisé un câble type ordinateur et une rallonge (pour la partie femelle). C’est maintenant devenu un automatisme, dès que j’interviens sur la lame pour la remplacer, la tendre ou enlever la sciure, je débranche la prise qui arrive à ma scie. Bien plus pratique que de débrancher la prise murale. Plus pratique, plus rapide, plus sure: J’adore
Après avoir bien éprouvé ma scie, j’ai décidé qu’il était temps de la finir et donc petite session vernis & peinture au programme. J’ai commencé par tout démonter, ça fait vraiment un bon paquet de pièces. Ensuite ponçage du cadre plutôt violent avec ma ponceuse à bande grain 80. Le but était de corriger les grosses irrégularités sans trop déformer le cadre. Puis avec une ponceuse triangle j’ai fait les zones où ma ponceuse à bande n’avait pas pu aller. Pour finir, ponceuse excentrique grain 80, 120, 180, 220 (je vous invite à lire mon article sur le ponçage). Pour le vernis, j’ai utilisé de l’incolore satiné classique.
Il m’a était nécessaire de re-régler ma scie suite au démontage (et aussi à cause des ponçages) mais rien de bien méchant…
Pour voir la collection complète de photos du projet, je vous invite à me rejoindre sur l’album Google+.
Merci d’avoir suivi ce long article 😉 et à bientôt pour une nouvelle construction « Made in Matthias WANDEL », il concernera son petit bijou sorti de son imagination: Le PANTOROUTER!! sans trop vouloir vous en dire, je l’ai déjà construit, il me manque que l’article mais ça marche vraiment bien!